Flap flap flap ...

Dring doung drring ! A peine la visiteuse eut-elle posé serres au sol, que la sonette du poste de garde retentit dans le fortin.

[i] Du fin fond de la taverne Carotide sautilla à toute vringue malgré son embonpoint, contraint de quitter les bras de la charmante angelle qu'il avait accueilli tantôt. Il s'avanca donc dans le hall, duquel avait retenti quelques instants plus tôt la cloche, sachant bien que sa dose de carotène dépendait de l'effectuation de ce labeur.
Comme à son habitude il ruminait sa rancoeur contre les RR qui en plus de lui avoir inculqué ce fichu réflexe pavlovien qui se déclenchait à chaque tintinnabulement, accaparaient toutes les angèles qui passaient et faisaient de lui leur bouc-émissaire favori.


-Glop Glop..génie incompris je suis, Glop...l...glop...et dire qu'ils font tous semblant de ne pas ouïr ma verve...Glop....avec tout mon talent, j'eus pu être poéte ou même philosophe...glop glop...et me voilà voué à cavaler tandis que les autres festoient ou bien roupillent... glop...glop

Grignota-t-il entre ses quenottes, l'air du mal embouché, contraint à une tâche ingrate et qui lui attirait en général plus de déconvenues que de remerciements.

Dans un mouvement circulaire de la tête, ses yeux d'albinos clignèrent autour de lui à la recherche du quidam... rien...presque aveugle mais loin d'être sourd, il était pourtant certain d'avoir discerné en s'approchant un bruit inhabituel, vaguement assimilable à quelque chose ayant des plumes...

Le museau pointé en l'air il cherchait aux alentours l'objet non identifié en question, lorsqu'il heurta de plein fouet la visiteuse. Sa féroce myopie l'obligea à loucher sur la bestiole qui lui faisait face. A en juger par ces deux yeux sévères, il cru reconnaître une représentante de l'espèce chouette, en ayant croisé moultes fois leur regard lors de ses périgrinations nocturnes dans les plaines alentours.
Un instant abasourdi devant cette découverte son coeur se mit battre la chamade.


-Comment ? Glop... Un autre animal ...glop...dans ces locaux glop glop... *tentative de réflexion de sa part*
Non mais glop glop...c'est qu'ils voudraient-y pas m'évincer en plus...glop glop...ah ça non ! glop glop...J'défendrais chèrement mes carottes !

Il se dressa aussitôt sur ses pattes arrières, les oreilles pointées vers l'intrus, prêt à en découdre avec ce que son minuscule cervelet croyait identifier comme un concurrent déloyal.

BOUM.

Le chouette, apparemment distraite, reçoit un étrange lapin de plein fouet.

Elle se retourne calmement, observant la bestiole d'un air intéressé. Un lapin. Hum ... Il y a eu un lapin dans le temps à l'Académie. Et on ne peut pas dire qu'il ait laissé un bon souvenir à la chouette. Celui-ci serait il de la même espèce ?

Mais mais mais ... C'est qu'il voudrait se battre le bestiau. Les plumes de la chouette, devant ce lapin en positon de combat, se hirsute légèrement. L'oiseau se demande ... Faut-il corriger cet importun pour lui apprendre les bonnes manières ?

Finalement, la chouette ddécolle et tournoie lentement au dessus du lapinn ne le quittant pas des yeux ...



(HRP : il est génial, ce lapin. JE suis fan /hrp)

S’attendant à en découdre avec le rapace qui venait à n’en pas douter lui enlever les carottes des dents, Carotide tentait de mimer, bien maladroitement, la position de combat d’un de ces lointains cousins du désert, prêt à boxer avec ses pattes avant, voire, même à sortir le coup du spécial kick des pattes arrière.
Sauf que. En plus d’avoir du mal à tenir dans cette position, la chouette s’envola alors qu’il tentait de donner son premier coup.

Schplaf ! Il s’étala misérablement par terre. "Elle" était encore là cependant quelque part, l’épiant, prêt à fondre sur lui sans doute…assurément…son ciboulot parano la sentait, le narguer au-dessus de ses oreilles.

-Ah ça mais ah ça mais…glop glop…lâche traîtresse glop glop couina-t-il vainement.

-Glop glop…ah ça glop glop, encore une fois on me spolie on me dénie on se moque de moi ! glop glop…Jalouse …lança-t-il peu convaincu…Glop Piètre engeance …glop …que ces choses à plumes.

Comment faire pour attraper cette satanée bestiole ? Sauter ? Tu parles, vu l’endroit ou se situait son centre de gravité, il n'arriverait guère mieux qu'à s’élancer à quelques centimètres du sol…Demander de l’aide ? Oui mais à qui ? Il était bien évident que si cette chouette se trouvait là, c’était que quelqu’un au sein du fortin cherchait à le trahir, à l’évincer, à le mettre à la porte,... à qui faire confiance dans ses conditions ?

La situation était à la limite du soutenable pour le petit être : certes ils n'étaient pas trop sympas les ruban rouge, mais quand même, il avait fait tant de chemin avant de trouver un terrier à carottes,…le perdre eut signifier le retour à l’errance, les nuits de solitude, le ventre creux à grelotter dans quelques clapier de fortune. Va-t-en qui plus est te trouver une lapine sans la moindre carotte à lui refiler…Tout bonnement Impossible ! …Il l’avait déjà par trop de fois éprouvé.
Un océan d’angoisse s’abattit sur l’animal, qui se laissant aller à son caractère névrosé entreprit frénétiquement de se ronger les poils…Tout au plus de temps à autre jettait-il des regards inquiets vers le ciel, s’attendant à tout instant à un volé piqué sur le coin des oreilles.

Une idée saugrenue, cependant, qu’il jugea lumineuse sur le coup, le sortit du marasme dans lequel il était plongé depuis quelques longues minutes : Impossible de combattre par les armes, soit, demeurait les mots. Cessant un instant de se ronger les sangs il se mit à l’abri sous une des chaises de l’entrée, et s’apprêta à aiguiser son attirail verbeux… Sa mégalomanie l’assurait qu’il pourrait avoir le dessus, elle essayait de lui taper sur les nerfs ? Qu'a cela ne tienne... Il combattrait en vers !


/hrp ...mirci pour lui /hrp

De là haut, la chouette observe le lapin se vautrer lamentablement. Hum, finalement, il n'a pas l'air si dangereux que ça, ce lapin. Juste un peu trop téméraire pour ses piètres facultés de bagarre.

Et le voila qui se cache sous une chaise. La chouette lève les yeux au ciel ... quelle lacheté ... Ca valait bien la peine de la cogner et de la provoquer.

Finalement, l'oiseau descend lentement, tout en continuant à tournoyer ... Pour se poser sur la chaise. Doucement, il se penche, jusqu'à passer son regard sous la chaise. La chouette observe le lapin, clignant un oeil, puis l'autre, l'air de dire "je t'ai vu ..."

Ah, enfin, un être doué d'intelligence fait son arrivée. Un dernier coup d'oeil à la bestiole névrotique sous la chaise et la chouette s'envole, disparaisant dans le ciel par où elle était venue.

L'instant d'après, c'est Harfang qui fait son apparition, bien bien raide dans son uniforme de directeur de l'Académie. Il s'approche de Melusel qui semble s'endormir sur son pilier.


Bonjour, jeune angelle. Dites-moi, suis-je bien ici à la forteresse des Rubans Rouges ? Si oui, vous m'en voyez ravi.
Mais, je manque à tous mes devoir. Je me rpésente : Harfang, directeur de la vénérable Académie et Commandeur Céleste de l'education militaire. Serait-il possible, si cela ne gêne personne, de encontrer l'un de vos dirigeant ? Il semblerait que nos deux factions aient à discuter et à se coordonner.

Vous permettez que je profite de ce siège ? Cela est fort aimable de votre part. si si, vraiment. Le voyage a été long, voyez-vous.

Et Harfang s'assied sur la chaise. Il se baisse et ramasse le lapin, le caressant distraitement sur ses genoux.

La voilà qui tournoie se rapproche de lui...la garce ! Une lueur sarcastique au coin de l'oeil...que va-t-elle faire... l'attaquer ? Melusel vient d'arriver il ne peut donc que gonflet sa cage thoracique, l'air bravache, essayant de montrer qurl digne mâle il est ...Quoi ? Elle s'éloigne ? Même pas le temps de lui en lancer une ... et son sonnet alors ? Et ses alexandrins ? Et son florilège jubilatoire de paroles poétiques ? Glop ? Glop...A mais c'est bien sûr...elle a fui devant l'évidence de ma haute supériorité intellectuelle ...conclut-il sans trop de mal... Carotide les joues remplies d'une satisfaction crâne, glopise quelques mots à l'attention de l'angelle :

-Glop ! T'as vu ça un peu ...! Comme jGlop Glop je te l'ai mise en déroute ?

Mais déjà un autre animal apparaît ...à moins que ce soit un tronc d'arbre ailé ? Vu la raideur de loin avec sa myopie, il ne saurait dire...
Ca se rapproche...ah ben non c'est bien un de ces trucs à plumes. Insensiblement la stupide boule de poil se détend...sort de sa cachette de circonstance et fourre ses pattes dans les chaussures du directeur de la très vénérable académie...revenant à ses premiers amours le fétichisme palmipède...Pas le temps de faire le tour de la bottine que le voilà sur les genoux de l'ange...c'est bizarre quand même glop glop...il me rappelle quelqu'un ...glop...mais qui ? Un peu plus et il en oublierait presque de remplir son office. Prestement il s'échappe des bras du directeur, et s'enfuit à toute vringue dans le couloir, pour aller chercher un des chefs de la faction...

Une fragance de mûre et de rose se répandit de manière ténue dans le hall, suivie de près par Yradielle. Elle avait vu arriver Carotide manifestement éprouvé agitant les oreilles dans tous les sens signe qu'il se passait quelque chose dans l'entrée. Elle l'avait remercié comme il se doit d'une carotte, souhaitant que le lapin un brin âne n'ait pas trop importuné le supposé visiteur.

Son visage s'illumina d'un sourire lorsqu'elle vit le Commandeur Céleste de l'Education Militaire assis sur une chaise, et accompagné de Melusel.
Remerciant d'un geste de la main l'angelle de sa présence elle salua gracieusement le responsable de l'Académie.

-Mes salutations Harfang, je suis heureuse de vous voir dans ces locaux. Je vous avoue qu'il y a un moment que je désirais m'entretenir avec vous.
Je vois que vous avez trouvé sans trop de mal...En espèrant par ailleurs que notre lapin ne vous ai pas trop importuné...il est un peu... Elle baissa la voix, afin que la bestiole si elle trainait dans les parages ne s'offusque pas de ses paroles ...hum...enfin pas très éveillé.

-Bien ne restez pas sur cette chaise je vous prie, si vous le voulez bien suivez moi plutôt à l'intérieur des locaux...une salle y est en cours d'aménagement à cette fin...nous y serons plus à l'aise pour discuter...à moins que vous ne préfériez visiter notre modeste fortin ? Il est un peu vétuste, ma foi, nous sommes encore en plein travaux.

Alors qu'elle s'apprêtait à conduire Harfang à l'intérieur des locaux, elle s'approcha de Melusel et lui glissa à l'oreille

-Si je peux encore abuser de ta patience, je crois que les Quatre Ograf ont besoin de ta présence à la taverne, je les y ai laissé dans un état de total désarroi...et enfin...si tu veux bien voir ce qu'il se passe, je t'en serais gré.

Harfang remarque, non sans un plaisir savament dissimulé, que Melusel obéit sans sourciller. Il semblerait que la discipline ne soit pas totalement inconnue, par ici.

Salutations, Commandeur Yradielle. C'est un plaisir de vour rencontrer enfin dans vos murs. Si si, vraiment.

N'ayez crainte pour cet animal. La chouette en a vu d'autres, voyez-vous, avec les énergumènes qui trainent parfois à l'Académie et qui souhaiteraient ardemment lui faire un sort, si vous voyez ce que je veux dire. Et d'après ce que j'en connais, ces bêtes à poils sont bien souvent plus maladroites que vraiment méchantes.

Pour l'endroit où mon arrivée trouvera sa suite, je vous laisse entièrement maitre de la situation. Je suis votre hote, et donc votre obligé. Petite inclination du torse.
La seule chose que je vous demanderai de respecter, c'est l'heure du thé. C'est là une saine habitude à laquelle je me sacrifie tous les jours.

Pour le reste, je vous suivrai où il vous semblera bon de m'emmener.

L'angelle réprima un sourire à l'idée de la chouette en proie aux pulsions sans nulle doute sadiques des Académiciens...Acquiescant d'un signe de la tête aux paroles du Commandeur Céleste de l'Education Militaire, Yradielle l'invita à le suivre dans une des tours destinée à cet effet...

-Dans ce cas la tourelle extérieure sera il me semble le lieu le plus approprié.
Par ailleurs ne vous sentez aucunement notre obligé en quelque manière que ce soit en ces lieux.

Alors qu'elle ouvrait le chemin, elle un sourire empreint d'un brin de timidité se dessina sur ses lèvres et tout en se tournant vers Le responsable de L'Académie elle ajouta :

-Accordez-moi juste une faveur, Commandeur Harfang, pourriez vous abandonner en ces lieux les politesses d'usage...en tous les cas à mon égard...car force est de constater que je ne me suis jamais sentie à l'aise avec les titres et autres falbalas,...comment dire... ils me semblent d'artificieux apparats, et à mes yeux seul leur contenu importe réellement.

Elle inclina la tête sur le côté tout en jettant un coup d'oeil bref mais appuyé à l'ange, signifiant très clairement qu'elle n'en était pas moins respecteuse des personnes qui lui faisait face. Continua d'un ton léger en guise de bâdinnerie

-Pour le thé il va sans dire,...à vrai dire j'ai déjà donné des recommandations à ce sujet... ajouta-t-elle non sans une touche de malice Je ne suis pas fanatique de cette boisson en revanche j'affectionne assez le monde végétal pour porter une grande attention à ce qui en émane.

/hrp suite in tourelles extérieures /hrp